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 Italie
Vue d'ensemble :
L’eau est relativement abondante en Italie, toutefois, malgré une forte pluviosité, les variabilités saisonnières et régionales sont très importantes, comme dans tous les pays méditerranéens. Elles sont la résultante de facteurs naturels et techniques. La quantité d’eau disponible dépend de l’infrastructure et de la capacité de stockage, qui diffère selon la nature du paysage. Le caractère montagneux d’une grande partie de l’Italie restreint les possibilités de transferts d’eau à l’intérieur du territoire, obligeant de nombreuses régions à compter seulement sur leurs ressources propres.
Depuis peu, la plus grande fréquence d’évènements climatiques violents affecte le système hydrologique par des inondations dans les régions du nord et de l’extrême sud. Les observations montrent que, entre 1946 et 1990, plus de la moitié des municipalités italiennes ont subi des dommages dus aux phénomènes hydrologiques. Le service national d’hydrologie n‘est pas en mesure de prévoir les inondations, car seuls quelques centres peuvent faire des prévisions météorologiques basées sur des systèmes de modélisation centralisés. Cela rend tout le système hydrologique d’autant plus vulnérable.
High population density, the agricultural tradition in the Italian economy and Italy's rapid development are all elements that put pressure on water resources and affect both water availability and water quality. In some ways all these problems have been exacerbated by cultural conditions including a lack of care and of awareness. Water has been perceived as an infinite resource, to be made available at a very low price. Wasteful behaviour has not only been common, but also accepted. Italy is going through a gradual process of institutional decentralisation, evolving towards the progressive empowerment of Regions and Local Authorities. This slow and difficult process of institutional reform has influenced the evolution of water policies, and is partly responsible for the contradictions that can be observed in the tentative process of integration of water policies. Planning is still done in a piecemeal way, separating issues of water quality and demand management and implementation is slow and often problematic.
Les cas d'étude
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 Étude de cas : Bassin versant du fleuve Piave
Le Piave est, par ordre d’importance, le cinquième fleuve d’Italie. Son bassin versant se situe dans la partie nord-est de la péninsule italienne. Le bassin couvre 4 100 km2 ; le lit principal du fleuve fait 220 km de long.
Dans le bassin se trouvent 127 municipalités parmi lesquelles d’importantes villes, des centres industriels et des zones touristiques. Le bassin compte 381 000 habitants.
Ce fleuve se caractérise par un système artificiel de ressources hydriques construit entre 1920 et 1960. C’est en réalité un réseau hydrographique artificiel qui se substitue au système naturel, pour utiliser l’énergie hydroélectrique. Il existe 22 usines d’énergie hydroélectrique dans son bassin. Le fleuve naturel sur lequel on ne relève plus de signes d’activité, coexiste avec un fleuve artificiel qui de son côté, est doté d’un important aménagement hydraulique, composé de réservoirs, de 6 grands barrages, de 17 conduites forcées, de tunnels, de barrages à vannes, de canaux bétonnés, etc. Le système artificiel a radicalement changé la configuration hydrologique du fleuve, modifiant la dynamique fluviale, le transport de matériaux solides et le paysage longeant le fleuve. C’est dans le système artificiel du Piave que s’est produite la terrible catastrophe de Vajont, que nous devons garder en mémoire : une masse de rochers de 250 millions de mètres cubes a glissé dans le lac en octobre 1963 provoquant une vague qui a ravagé la vallée du Piave, faisant plus de 2 000 victimes et effaçant des villages entiers. Le désastre de Vajont a également fait disparaître les 150 millions de mètres cubes d’eau qui étaient nécessaires pour compléter le système artificiel, dans le processus d’exploitation du Piave.
En moyenne, les précipitations annuelles dans le bassin du Piave dépassent les 1 500 mm : c’est plus que la moyenne nationale de 1 000 mm. Elles ont toujours assuré une grande abondance de la ressource en eau ce qui permet de satisfaire les différentes demandes. Cependant, durant les 50 dernières années, l’augmentation de la demande n’a pu être compensée par une offre suffisante. Cela a entraîné un conflit entre les nouvelles obligations (restituer au fleuve son eau et sauvegarder l’environnement naturel), et les besoins des considérables systèmes d’énergie hydroélectrique et d’irrigation.
Dans le bassin du Piave on note une certaine tendance à l’augmentation des phénomènes d’une intensité extrême. Les experts en variations climatiques appellent communément cela une tropicalisation du climat. Au lieu d’une pluviosité annuelle sensiblement constante, les précipitations sont concentrées de plus en plus fréquemment sur des épisodes de courte durée. Cela accentue la caractère impétueux du fleuve dont le débit de crue pendant les évènements les plus significatifs atteint des valeurs maximales de 3 000 à 4 000 m3/s. Les périodes d’étiage, quant à elles, sont concentrées pendant les mois d’hiver et d’été et présentent souvent les caractères d’une phase de sécheresse. En ce qui concerne l’équilibre de l’eau, seule une petite partie arrive effectivement jusqu’à la mer. En fait, pendant les périodes sèches, l’écoulement dans la mer est seulement de quelques mètres cubes par seconde. Cela est dû aux captages opérés par les grandes installations productrices d’hydroélectricité, aux systèmes d’irrigation et à l’infiltration du flux résiduel dans les dépôts de graviers caractéristiques du lit du fleuve, dans la partie haute de la plaine.
Le système d’utilisation. Les eaux du Piave sont utilisées pour les besoins de la population et pour ceux de l’industrie, plus précisément, l’agriculture irriguée et la production d’hydroélectricité. A cela, il faut ajouter il faut ajouter la qualité environnementale du paysage et les activités de loisirs sur les lacs et les rivières. L’objectif est de rétablir un certain flux d’eau, avec au besoin des lâchers d’eau dans le lit du fleuve, pour garantir le débit vital minimal. C’est en fait le débit nécessaire pour assurer la sauvegarde des caractéristiques physiques du fleuve, de la nature chimique et physique de l’eau, ainsi que le maintien de la biocénose particulière du lieu à son état naturel.
Les utilisations actuelles sur le parcours du fleuve peuvent être divisées en deux grandes catégories selon la quantité d’eau prélevée.
La première (avec une consommation totale de seulement quelques mètres cubes par seconde) correspond à une utilisation civile : les besoins en eau potable et ceux de la petite industrie.
La deuxième (avec un prélèvement total de l’ordre de dix mètres cubes par seconde) correspond à la production d’hydroélectricité et à l’agriculture irriguée.
Le Piave est modifié de façon évidente par les conséquences de l’utilisation de son eau, en particulier pour la production d’électricité et l’irrigation, qui ont progressivement augmenté le prélèvement et donc, diminué son débit de manière significative.
L’agriculture irriguée. L’utilisation de l’eau du fleuve Piave pour l’agriculture et l’irrigation est vitale, mais en même temps éminemment problématique et non durable.
Cette eau sert à irriguer 100 000 hectares de terre agricole. Le système utilise la majeure partie des ressources en eau que peut fournir le Piave, soit jusqu’à 70% de celles-ci pendant les mois d’été et 60% pendant le reste de l’année. Les flux utilisés pour irriguer la terre ne sont restitués qu’en faible quantité à travers la strate souterraine, tandis que les pertes dues au processus d’évaporation s’élèvent à 50%.
Les antagonismes. La situation devient très conflictuelle au cours de certaines périodes d’été. La demande maximale se produit pendant les mois où l’eau est indispensable pour éviter de perdre la production agricole d’une saison. C’est l’époque de l’afflux maximal de touristes à la montagne, les rivières doivent couler et les lacs doivent être remplis au maximum, pour faire de ces endroits des sites touristiques. En août, il faut aussi produire de l’énergie hydroélectrique, même si le besoin est au niveau minimum du fait que les usines sont fermées pendant les vacances d’été. A cette époque de l’année, dans la section de Nervesa della Battaglia, au débouché du bassin amont, là où le fleuve commence à traverser la plaine, le débit naturel devrait être en moyenne de 100 mètres cubes par seconde. Or, les concessions d’irrigation accordées représentent exactement 98 mètres cubes par seconde. Ainsi, sur cette section et pour toutes les portions de plaine jusqu’à la mer, il ne reste plus d’eau dans le lit du fleuve. L’eau est donc prélevée en totalité pour l’agriculture. En outre, le chiffre de 100 mètres cubes par seconde est seulement théorique, car une évaluation moyenne ne prend pas en compte les années ou les mois de sécheresse. Quand cela se produit, le système connaît une crise, comme dans l’été 2003, et les antagonismes sont particulièrement vifs.
Présentation du Piave - format PDF
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