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Maroc
Vue d'ensemble
Le Maroc est un pays d’irrigation traditionnelle ancienne. Comme en Espagne, son développement a commencé à la période où de nombreuses technologies d’utilisation de l’eau se sont développées (khettaras, seguias, réservoirs). Au milieu du XXe siècle, les premiers barrages furent construits pour réguler les rivières descendant des monts de l’Atlas, et l’indépendance a amené une nouvelle période de plans hydrauliques, ayant pour objectif l’irrigation d’un million d’hectares. La mise en place de grands systèmes hydrauliques a été conduite par l’État au travers des Offices régionaux. Parallèlement, les systèmes hydrauliques de petite et moyenne importance existent toujours dans de nombreuses régions, en particulier dans les montagnes et les oasis. Mais depuis longtemps, les autorités n’apportent aucun soutien à cette irrigation ancienne qui doit être adaptée et modernisée. Le Maroc connaît aujourd’hui toutes les difficultés liées à la gestion de l’eau et de la terre : crises financières des Offices, successions d’années de sécheresse, problèmes de l’environnement et mutations dans l’économie et les institutions. Dix ans après la création des organisations d’usagers de l’eau au niveau local, sur la zone de l’Office, la nécessité de les concevoir au niveau du bassin se fait sentir. De nouveaux usagers et de nouveaux acteurs de la gestion sont apparus (agences de bassin, villes, ONG, organismes de développement local).
Les cas d'étude
L’Office du Haouz
L’Office du Haouz est un bon exemple des principaux problèmes que pose la gestion de l’eau au Maroc. C’est l’une des plus anciennes zones d’irrigation dont les systèmes sont encore beaucoup utilisés par les agriculteurs. L’Office a mis en place de nouveaux dispositifs, sur le lieu même des anciens, ou ailleurs sur d’autres terres arides. L’eau est très rare. Elle provient de trois bassins principaux, mais, sur le territoire de l’Office, d’autres bassins locaux fournissent de l’eau aux périmètres irrigués. Pour définir de nouveaux plans d’action concernant l’organisation, les institutions et les règles, il faut saisir la complexité de chaque réseau collectif et l’ampleur des stratégies individuelles de prélèvement de l’eau souterraine. La ville de Marrakech est un marché local important pour les petits agriculteurs, qui concourt de façon notable à l’exportation des agrumes et des autres produits. De nombreux groupes économiques et sociaux se disputent l’utilisation de la terre et l’accès à l’eau. La dépendance des terres basses de Marrakech envers les hautes terres des zones de montagne est également une question cruciale pour la préservation des ressources.
Photo : Haouz – vallée de Nfis - Marrakech (Maroc). Séminaire méthodologique 12-15 octobre 2003
Vallée de Ait Bouguemez
La vallée de Ait Bouguemez est située dans la partie centrale des Monts de l’Atlas. La gestion de l’eau est ici essentielle pour que les habitants puissent vivre et développer une économie de montagne par l’agriculture et l’écotourisme. De nombreux villages sont dépendants de sources ou de canaux partagés. La distribution de l’eau continue à être régie par une tradition orale, mais après de nombreuses années de pénurie, les résidants ont commencé à rencontrer des difficultés intestines. La banque mondiale finance la modernisation du canal qui comporte la création d’organisations officielles d’usagers de l’eau. Dans quel sens va évoluer la vallée et comment va s’opérer, dans un système traditionnel, l’adaptation des différents villages à de nouvelles institutions, de nouvelles règles, et à la mise en place d’une tarification de l’eau ? L’organisation de développement local de la vallée travaille sur le processus de modernisation, mais les habitants veulent eux aussi participer à la définition de nouvelles règles pour l’avenir. Les cas de l’Office du Haouz et de la vallée de Ait Bouguemez, peuvent fournir de nombreux renseignements, et le projet peut faire appel à des personnes ressources des ONG, de l’administration, des universités, et aux chercheurs.
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