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Espagne
Vue d'ensemble
Le problème de la rareté de l’eau affecte tous les bassins versants méditerranéens d’Espagne et il a un grand impact sur l’environnement, les sociétés locales et les agriculteurs. Les marécages sont menacés, la demande en eau n’est pas couverte par les ressources hydriques de surface et la surexploitation de l’eau souterraine est un problème général. Aussi depuis de nombreuses années, le gouvernement propose un plan hydrologique national, qui consiste à organiser un transfert d’eau important depuis les bassins du nord vers ceux du sud méditerranéen.
Ce serait réalisable, moyennant la construction de barrages et de canaux. Ce projet fait l’objet d’un débat dans un pays où les réactions régionales sont très fortes, et où de nouveaux acteurs apparaissent dans le contexte de la « nouvelle culture de l’eau ». En fait, à côté des anciennes zones d’irrigation, l’Espagne a encouragé le développement d’aménagements nouveaux, avec des stations de pompage, individuelles ou collectives pour des organisations d’usagers. A l’échelon local, l’Espagne a une longue tradition de communautés d’irrigants auto-organisées et beaucoup de gens cultivent de petits lopins de terre.
L’exemple des bassins du Júcar et du Genil (respectivement dans les secteurs de Valence et de Grenade), permettent de comprendre comment les syndicats d’usagers se préparent à se moderniser et à s’adapter au nouveau contexte et aux nouvelles conditions : la diminution de la quantité d’eau disponible pour l’agriculture.
Les cas d'étude
Le bassin du Júcar
Click on image Le district hydrologique du Júcar couvre 43 998 Km2 et fournit 238 600 m3 par an, ce qui couvre les besoins d’une population comptant 4 millions de résidants, 1,7 millions d’habitants saisonniers et ceux d’environ 300 000 ha de terres irrigables. La demande de l’agriculture représente près de 80% du total de l’eau utilisée.
La distribution d’eau pour l’irrigation est surtout effectuée de façon collective par des organisations locales d’agriculteurs, crées uniquement dans ce but. On distingue celles qui utilisent l’eau superficielle et celles qui utilisent l’eau souterraine. Les premières sont en général très anciennes – quelques-unes datent du Moyen-Âge – et utilisent pour les récoltes plus d’eau que nécessaire. Pour répartir l’eau, elles utilisent des technologies traditionnelles, généralement inefficaces du point de vue technique et économique. Par contraste, les organisations qui utilisent l’eau souterraine sont de création récente - presque toutes ont vu le jour dans les années soixante et soixante-dix. Elles ont été favorisées par les agriculteurs eux-mêmes, dans le but d’avoir une production plus efficace, mais elles ont un effet important sur l’environnement.
L’impact de l’agriculture sur le système hydraulique est très fort à cause d’un taux d’utilisation de l’eau qui ne préserve pas l’équilibre écologique. De plus, l’usage intensif d’engrais provoque une pollution diffuse, générant dans certains endroits des risques pour l’utilisation urbaine.
Le plan hydrologique du bassin précise le volume maximal pouvant être utilisé pour l’agriculture. L’objectif des dix prochaines années est de réduire la consommation de 200 hm3 par an. Le plan propose par ailleurs des mesures de modernisation pour les terres d’irrigation traditionnelle.
Ce processus pose des problèmes techniques liés non seulement à la modification des infrastructures d’irrigation mais aussi à l’administration et à la gestion. Des changements technologiques significatifs seront nécessaires pour gérer et distribuer l’eau.
Notre principal partenaire dans le projet, la Acequia Real del Júcar (USUJ), distribue de l’eau à 22.000 ha de petites exploitations agricoles (1,1 ha en moyenne), qui produisent des oranges et autres fruits ainsi que des légumes et du riz. Le plan hydrologique du bassin prévoit de réduire l’utilisation de l’eau de 100 hm3 par an. Les techniques et la gestion doivent être modernisés de toute urgence.
L’USUJ pilote un groupement de six communautés d’irrigants (Comunidades de Regantes) qui distribue et utilise toute l’eau provenant du réservoir d’Alarcon, dont la capacité est de 1.100 hm3. Ces communautés sont également incitées à entreprendre un processus de modernisation.
Plan hydrologique national (Espagne)
Greenpeace et le programme hydrologique national
Cacín – Bassin versant du Genil
Click on image Les 6 255 ha irrigués par le canal de Cacín sont situés sur le bord sud-ouest du bassin de Grenade, à une altitude de 600 à 700 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le territoire est approvisionné par l’eau régulée du réservoir de Bermejales, sur la rivière Cacín, dont les capacités d’alimentation sont accrues par un transfert à partir du bassin versant de la rivière Alhama. Ces deux cours d’eau sont des affluents de la rive gauche du Genil dans la province de Grenade. Depuis cinq ans, le canal et le réseau d’irrigation sont gérés par le Conseil de l’eau et les Communautés d’irrigants, composé de six membres titulaires et de sept membres associés.
La quantité d’eau fournie à cet endroit est parmi les plus importantes pendant les années sèches et normales, et parmi les plus faibles pendant les années pluvieuses, des 22 zones d’irrigation que promeut le gouvernement dans le bassin du Guadalquivir. Cette constatation est le signe de la volonté d’une meilleure gestion de l’eau. En 1995 les systèmes d’irrigation de cette zone étaient les suivants : à 83.5% par gravité, à 10.5% par asperseurs et à 6% localisé. Cette situation est en train de changer à cause de l’augmentation des oliveraies avec une irrigation localisée, qui s’effectue même hors des limites légales de la zone irriguée.
Les utilisateurs ont tendance à augmenter la superficie irriguée dans leur propre région. Des travaux ont été entrepris, en collaboration avec le gouvernement autonome d’Andalousie, pour moderniser les systèmes d’irrigation.
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