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Egypte
Vue d’ensemble
En Égypte, l’approvisionnement en eau provient principalement du Nil et d’eau souterraine fossile, présente en faible quantité dans les déserts de l’Est et de l’Ouest du pays et dans la presqu’île du Sinaï. On utilise environ 84% des ressources d’eau disponibles pour la production agricole. Une quantité fixe des eaux du Nil, de 55,5 milliards de m3, est allouée annuellement à l’Égypte. Le prélèvement sur cette quantité constante de ressource hydrique augmente considérablement, du fait du taux élevé d’accroissement de la population, situé en moyenne à 2% par an. Cela provoque une augmentation de la demande en eau d’irrigation, à cause des zones nouvelles de culture prises sur le désert, pour répondre aux besoins en nourriture. Le développement du secteur industriel et du tourisme requiert aussi des ressources en eau supplémentaires. Cependant, en raison du peu d’efficacité de l’irrigation traditionnelle et des pertes par infiltration, une grande quantité de l’eau fournie pour l’irrigation s’écoule vers le réseau de drainage, réapprovisionne les couches aquifères du delta et de la vallée du Nil, ou se perd par évaporation.
En Égypte, comme l’agriculture irriguée existe de longue date, les formes traditionnelles de participation des agriculteurs donnent une assise solide à l’institutionnalisation de la gestion collective de l’eau. Les munawba et les motarafa (organisme) et les saqiya (machines élévatoires à traction animale) font partie des principaux systèmes participatifs informels de pompage collectif de l’eau. La dernière décade a vu s’amplifier le rôle des acteurs de la gestion de l’eau, pour favoriser la coopération et la coordination entre les différents partenaires et les institutions gouvernementales compétentes.
Pour les terres anciennement cultivées, les problèmes du système d’irrigation d’origine provenaient surtout d’une mauvaise répartition des approvisionnements en eau entre le début et l’extrémité d’un mesqa (canal tertiaire), à laquelle s’ajoutait une absence de l’entretien adéquat. Les défauts du vieux système traditionnel et le désir d’obtenir une utilisation plus efficace de l’eau, qui permettrait d’éviter des pénuries d’importance nationale, ont rendu l’amélioration nécessaire. Des besoins en eau nouveaux et croissants concurrencent son utilisation traditionnelle dans l’irrigation des terres anciennes et demandent donc un système perfectionné, capable de préserver une ressource de plus en plus rare.
La création des AUEA (Associations d’usagers de l’eau) en Égypte a débuté dans le cadre d’un projet d’amélioration de l’irrigation nommé IIP (Irrigation Improvement Project) qui existe depuis 1977, appelé par la suite EWUMP, (Egypt Water Use and Management Project). La création des AUEA en Égypte était une recommandation du rapport final rendu en 1984 par l’EWUMP. Composante essentielle du programme IIP, cette création a été mise en pratique en 1988 à l’échelle du nouveau mesqa. En 1992, l’IAS (Irrigation Advisory Service), service de conseil en irrigation, fut institué au ministère compétent, le MIWR (Ministry of Irrigation and Water Resources), pour travailler avec les AUEA. Ces organisations n’ont pas eu de statut légal jusqu’en 1994, année où la loi n°12 relative à l’irrigation et au drainage a été modifiée par la loi n°213. Cette modification a permis la création des AUEA pour les terres nouvelles et pour les terres anciennes, visées par le projet d’irrigation rénové, au niveau du mesqa. Il y a plus de 3000 AUEA dans tout le pays, mais c’est surtout dans sept gouvernorats du delta et de la vallée du Nil que leur nombre est considérable. Récemment, une enquête par sondage, menée sur les deux dernières années, a révélé la nécessité de réadapter les organisations existantes et de prévoir un programme global sur le long terme, pour établir le pouvoir légal des AUEA actuelles et futures.
Situation des zones d'étude Egypte
Les cas d'étude
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Étude de cas N°1 : région de Fayoum
Le gouvernorat de Fayoum est une zone en dépression, où un système d’irrigation très particulier a été mis au point. C’est une personne, l’Hadarat qui gère la régulation du débit de l’eau. Le fonctionnement de ce système requiert la création d’un organisme appelé Motarafa. Quelques secteurs ont connu un développement, sur le plan matériel et sur celui de l’organisation sociale. Une évaluation récente de ces changements met l’accent sur la nécessité d’effectuer un suivi plus poussé et de porter une attention accrue au processus de substitution, à l’instauration du statut légal et aux relations entre le service national de l’irrigation, les organisations d’usagers de l’eau, et les autres usagers.
La récente enquête nationale sur les AUEA, effectuée par le CRDRS, lui a permis d’identifier les principales contraintes socio-économiques et techniques qui font obstacle à l’efficacité des nouveaux groupements sociaux de la région de Fayoum. Il serait beaucoup plus facile pour l’équipe du CRDRS de mettre à profit son expérience récente et tous ses travaux antérieurs dans ce domaine. Les autres partenaires en profiteraient également.
Etude de cas N°2 : Minya (vallée du Nil)
Click on image L’irrigation utilise la submersion contrôlée. Les Mesqa sont relativement plus courts, desservent des surfaces plus réduites, et un nombre moins important d’exploitations. L’absence de hiérarchie parmi les AUEA ne permet pas une utilisation efficace des ressources qui sont à leur disposition. La constitution de fédérations à des niveaux administratifs supérieurs serait une amélioration.
Click on image Cette carte montre un agrandissement de la zone d’étude, qui montre la structure du système d’irrigation dans le secteur dénommé MANTOUT COMMAND AREA. Mantout est le nom du principal canal ici en gris-bleu.
Étude de cas N°3 : région de Behera comprenant la zone de Nubariya et les terres prises sur le désert dans le sud Tahrir (delta du Nil)
Click on image Dans la plupart des zones cultivées de longue date, on utilise l’irrigation par submersion, alors que dans celles du désert, cultivées depuis peu, les agriculteurs sont tenus par la loi d’appliquer des techniques modernes d’irrigation comme l’aspersion et le goutte à goutte. La qualité moindre de l’eau utilisée et le recours à l’eau de drainage recyclée, pour compenser la pénurie de la ressource, posent des problèmes aux agriculteurs de cette région. Les Mesqa des terres anciennes sont relativement plus longs, desservent des surfaces plus étendues et un plus grand nombre de fermes. Cela demande des méthodes de gestion plus efficaces et plus performantes, et la mise en route des AUEA au travers de programmes d’information et de développement des compétences. L’absence de hiérarchie parmi les AUEA ne permet pas une utilisation efficace des ressources à leur disposition. La constitution de fédérations à des niveaux administratifs supérieurs serait une amélioration.
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